Premiers pionniers

La famille Takeyasu (Idosha) dans un champ de betteraves sucrières, tranchant les feuilles avec un couteau à betteraves, vers 1941-1945. De gauche à droite : Nobuichi (le père), Mutsuko (la plus jeune des filles), Shizujo (la mère) et Shigeto (fils)…

La famille Takeyasu (Idosha) dans un champ de betteraves sucrières, tranchant les feuilles avec un couteau à betteraves, vers 1941-1945. De gauche à droite : Nobuichi (le père), Mutsuko (la plus jeune des filles), Shizujo (la mère) et Shigeto (fils).

Musée et Archives Galt, 19790284005.

Objectifs d’apprentissage:

  • Les élèves vont comprendre certaines des difficultés auxquelles les Issei (première génération d'immigrants d'origine japonaise au Canada) ont dû faire face à leur arrivée au Canada.

  • Les élèves vont comprendre certains métiers exercés par les premiers pionniers japonais.

  • Les élèves vont découvrir comment les immigrants japonais interagissaient avec les gens des autres communautés culturelles.

  • Les élèves vont apprendre que les immigrants d'origine japonaise faisaient partie des premiers pionniers du sud de l'Alberta et de l’Alberta.

Liens avec le programme d’étude:

  1. 4.2 Les récits, l’histoire et les gens de l’Alberta

    1. 4.2.1 Se rendre compte que la compréhension de l’histoire, des gens et des récits albertains influence leur propre sentiment d’appartenance et d’identité

      • Reconnaître que les récits des gens et les événements font voir les événements passés et présents selon des optiques différentes. (Identité; Temps, continuité et changement)

    2. 4.2.2 Examiner, de façon éclairée, la façon dont ont évolué le patrimoine culturel et linguistique et la diversité en Alberta au cours du temps en explorant et en réfléchissant aux questions et aux problèmes suivants :

      • Dans quelle mesure l’arrivée d’une grande diversité de groupes de gens a-t-elle été déterminante pour l’établissement et la croissance continue des communautés urbaines et rurales? (Culture et communauté; Relations mondiales; Pays : lieux et population)

  2. 4.3 Alberta : célébrations et défis

    1. 4.3.3 Examiner, de façon éclairée, la dynamique culturelle et la dynamique sociale en explorant et en réfléchissant aux questions et aux problèmes suivants :

      • De quelle façon l’Alberta a-t-elle changé démographiquement depuis 1905?

  3. 5.2 Histoires et récits à propos des modes de vie au Canada

    1. 5.2.1 Se rendre compte de la complexité de l’identité dans le contexte canadien

      • Reconnaître l’apport des divers groupes culturels à l’évolution du Canada (Culture et communauté; Identité; Temps, continuité et changement)

      • Reconnaître que les changements de société peuvent affecter l’identité (Culture et communauté; Identité)

  4. 5.3 Canada : formation d’une identité

    1. 5.3.1 Comprendre dans quelle mesure les changements ont des répercussions sur la citoyenneté et l’identité

      • Reconnaître dans quelle mesure les changements économiques et politiques ont des répercussions sur le mode de vie des citoyens (Citoyenneté; Économie et ressources; Identité; Pouvoir, autorité et prise de décisions)

  5. 7.2 Après la fédération : l’expansion canadienne

    1. 7.2.1 Reconnaître les aspects positifs et négatifs de l’immigration et de la migration (Relations mondiales; Pays : lieux et population; Citoyenneté; Identité)

    2. 7.2.2 Reconnaître les conséquences négatives et positives des décisions politiques (Pouvoir, autorité et prise de décisions)

    3. 7.2.5 Évaluer l’impact de la fédération et de l’immigration qui a suivi au Canada de 1867 à la Première Guerre mondiale en explorant et en réfléchissant aux questions et aux problèmes suivants :

      • Comment les immigrants asiatiques ont-ils contribué au développement du Canada (c.-à-d. les travailleurs chinois des chemins de fer)? (Temps, continuité et changement; Culture et communauté; Pays : lieux et population)

Activités:

Demander aux élèves de lire la présentation 2F : Les Métiers (ou lire à voix haute en classe)

La majorité des métiers offerts aux Canadiens d’origine japonaise qui arrivaient dans le sud de l’Alberta au début du XXe siècle étaient des métiers difficiles qui exigeaient un travail intense. Demander aux élèves de penser tout au long de la discussion au fait que les Canadiens d’origine japonaise n’avaient que peu de choix quant à leurs métiers.

Montrer aux élèves la photo d’un couteau à betterave.

Leur demander s’ils savent à quoi servaient le couteau à betterave. On les utilisait tous les deux dans les champs de betteraves sucrières du sud de l’Alberta. On cultive la betterave sucrière pour produire du sucre.

Montrer aux élèves la photo d’un champ de betteraves sucrières. Vous trouverez ci-dessous des renseignements sur le type de travaux que les gens devaient exécuter dans les champs de betteraves. Donner ces renseignements à vos élèves.

L’un des premiers métiers qui a attiré les Canadiens d’origine japonaise dans le sud de l’Alberta était le travail dans les champs de betteraves. Au début du XXe siècle, les betteraves à sucre exigeaient beaucoup de main-d’œuvre. De nombreux Canadiens d’origine japonaise, qui avaient été évacués vers le sud de l’Alberta dans les années 1940, travaillaient également dans les champs de betteraves. Toute la famille travaillait, y compris les enfants. Les ouvriers des champs de betteraves, qui étaient pour la plupart des Japonais, travaillaient généralement pour un producteur de betteraves, le fermier qui possédait les terres. Le producteur de betteraves engageait des ouvriers saisonniers pour les travaux des champs de betteraves.

En automne (souvent au mois d’octobre), c’était la récolte. Avec un peu de chance, une machine élevait les betteraves du sol. Cependant, les betteraves devaient souvent être arrachées à la main. Chaque tailleur recevait un couteau à betterave qui était un long couteau se terminant par un crochet. Le crochet servait à tirer la betterave du sol. Le tailleur plaçait alors la betterave sur sa jambe et se servait du couteau pour trancher le feuillage de la betterave (qui n’était pas envoyé à l’usine et pouvait alimenter le bétail). Les betteraves étaient alors chargées dans des wagons ou des camions et transportées soit au train soit directement à l’usine. La récolte des betteraves était souvent un travail sale, un mauvais moment à passer dans le vent et quelquefois dans le froid et la neige jusqu’à ce que toutes les betteraves aient été récoltées.

Certains Canadiens d’origine japonaise du début du XXe siècle quittaient les champs de betteraves dès la première saison. D’autres restaient et finissaient par acheter des terres pour devenir eux-mêmes fermiers et cultiver les betteraves.

Demander aux enfants de discuter en classe du travail dans les champs de betteraves sucrières.

  • Que ressentiraient-ils s’ils devaient faire ce travail?

  • Pourquoi les gens choisissaient-ils de travailler dans les champs de betteraves?

  • Avaient-ils vraiment le choix?

  • Pourquoi pensez-vous que les entreprises recrutaient les Canadiens d’origine japonaise pour ce travail?

Un autre métier offert aux premiers immigrants japonais était celui de houilleur. Vous trouverez ci-dessous des renseignements sur le type de travail que les houilleurs devaient exécuter dans les mines de charbon. Donner ces renseignements à vos élèves.

Leur montrer la photo d’une mine de charbon.

Au tout début de l’exploitation des mines de charbon, le travail était très physique et pouvait être dangereux. Plus de 100 hommes ont trouvé la mort au cours de 90 ans d’exploitation des mines du sud de l’Alberta. Vers le début du XXe siècle, un houilleur devait déplacer 9 000 kg de charbon au cours d’une journée de travail. (Autrement dit, un houilleur devait déplacer dix fois le poids de son propre corps toutes les quinze minutes.) Beaucoup d’hommes acceptaient cependant de travailler dans les mines parce que c’était un travail relativement bien rémunéré (du moins, comparé aux autres métiers de l’époque).

Cependant, pour de nombreux premiers Canadiens d’origine japonaise, le travail de houilleur (qui était souvent le mieux rémunéré) ne leur était pas offert. Les Canadiens d’origine japonaise devaient souvent travailler à la surface, à trier et à tasser le charbon pour le transport, à travailler autour des chaudières et à faire le nettoyage. Il a fallu des années avant que les Canadiens d’origine japonaise des mines soient acceptés par les syndicats et se voient offrir le travail de houilleurs à l’intérieur des mines.

Les élèves remarquent-ils les similitudes entre l’expérience des Canadiens d’origine japonaise des champs de betteraves et celle des Canadiens d’origine japonaise des mines de charbon?

Déterminer certaines des difficultés auxquelles les Issei (première génération d'immigrants d'origine japonaise au Canada) ont dû faire face à leur arrivée dans le sud de l’Alberta concernant la quête de travail. Pourquoi pensez-vous qu’existaient certaines de ces difficultés?

Demander aux élèves d’imaginer qu’ils sont des Canadiens d’origine japonaise récemment arrivés dans le sud de l’Alberta au début du XXe siècle. Ils ont trouvé du travail dans les champs de betteraves ou dans les mines de charbon.

Demander à chaque élève (ou les faire travailler en groupe) d’écrire une lettre à sa famille du Japon. Demander aux élèves de réfléchir à ce qu’ils vont révéler de leur expérience.

  • Vont-ils dire la vérité à leur famille?

  • Vont-ils dire que tout est mieux ou pire que ce qu’il en est en réalité?

  • Sur quel sujet vont-ils se concentrer dans les lettres?

  • De quels sujets vont-ils éviter de parler?

Créer un logo ou un symbole en fonction des images représentant les différents métiers des pionniers japonais. Les élèves pourront décider d’utiliser le pinceau japonais ou créer une image à l’aide de papier origami en arrière-plan.

Matériel/Équipement :

Graham Ruttan