L'Évacuation

Carte d’évacué que devaient porter les Canadiens d‘origine japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale vers 1942-1945.Musée et Archives Galt, P19790284038.

Carte d’évacué que devaient porter les Canadiens d‘origine japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale vers 1942-1945.

Musée et Archives Galt, P19790284038.

La guerre du Pacifique a commencé avec l'attaque de Pearl Harbor par le Japon le 7 décembre 1941. Le 16 décembre, le gouvernement du Canada a requis le recensement immédiat de toutes les personnes d'origine japonaise, indépendamment de leur citoyenneté.

En février 1942, le gouvernement fédéral a exigé que tous les Canadiens d'origine japonaise sortent de la Zone de défense - une bande de terre d'environ cent milles de large le long de la côte de la Colombie-Britannique. Ils ont été obligés de quitter leurs maisons, leurs entreprises, leurs bateaux et leurs véhicules.

Vingt mille personnes ont été évacuées de la Zone de défense sur une période de onze mois. De nombreux Canadiens d'origine japonaise ont été internés dans des camps à l'intérieur de la Colombie-Britannique jusqu'à la fin de la guerre.

Plus de 2 500 Canadiens d'origine japonaise ont été déplacés dans le sud de l'Alberta en 1942, suivi de 800 autres en 1947. Ceux qui sont venus étaient Issei et Nisei.

Déplacement (transcription)

Déplacement

  • [cri d'oies]

  • [femme]: Je me souviens de la longue marche qu'il fallait faire pour rentrer à la maison depuis le champ de betteraves. Après l'école, mon frère, ma sœur et moi allions rejoindre nos parents, qui y avaient travaillé toute la journée, et nous poursuivions le travail jusqu'à l'heure du souper. Le travail était exigeant et nous étions tellement fatigués.

  • [Sumiko]: Jiro, je suis fatiguée. Peux-tu porter cette jarre d'eau pour ne pas que je l'échappe?

  • [Jiro]: Non Sumiko. Je suis aussi fatigué, et je transporte les binettes. Nous n'avons pas une grande distance à parcourir. Et par ailleurs, tu ne devrais pas te plaindre. Nous étions dans une situation bien pire pendant la guerre.

  • [Sumiko]: Je ne me rappelle pas le temps de la guerre. Que s'est-il passé?

  • [femme]: Avant la guerre, papa et maman étaient les propriétaires d'un magasin à Mission en Colombie-Britannique. Nous habitions dans une belle maison et nous avions une voiture.

  • [grondement d'un moteur d'avion]

  • [son d'une bombe qui tombe]

  • [Jiro]: Lorsque le Japon a attaqué Pearl Harbor, les Canadiens sont entrés en guerre contre les Japonais.

  • [Sumiko]: Mais nous sommes Japonais!

  • [Jiro]: Nos ancêtres le sont, mais nous sommes Canadiens. Nous sommes nés ici, papa et maman sont devenus citoyens canadiens bien avant le début de la guerre.

  • [femme]: Nos parents sont venus au Canada près de 20 ans avant la guerre. Ils ont travaillé fort et ont économisé leur argent pour ouvrir le magasin.

  • [Sumiko]: Pourquoi avons-nous dû quitter la Colombie-Britannique?

  • [Jiro]: Ils pensaient que nous pouvions être des espions.

  • [Sumiko]: Je ne suis pas une espionne. Es-tu un espion?

  • [Jiro]: Nous ne connaissions personne qui faisait de l'espionnage, mais cela n'avait aucune importance. On nous a ordonné de faire quelques valises et de partir.

  • [Sumiko]: Oh, je me souviens avoir pleuré, car nous avons dû abandonner notre chat.

  • [miaulement]

  • [femme]: Quelques caisses d'articles personnels était tout ce qu'on nous a autorisé à emporter avec nous. Lorsque le train est arrivé à Lethbridge, un fermier nous a montré une vieille cabane où nous devions emménager. C'est à ce moment que notre mère a pleuré.

  • [Sumiko]: Pourquoi papa n'a-t-il pas ouvert un autre magasin? Il n'aime pas travailler à la ferme.

  • [Jiro]: Il n'avait pas le choix. Le fermier avait besoin de main-d'œuvre pour planter et récolter les betteraves. Par ailleurs, nous n'avions pas le droit d'habiter à Lethbridge.

  • [Sumiko]: N'est-ce pas là que Toshiko voulait aller pour devenir infirmière?

  • [femme]: Notre grande sœur, Toshiko, voulait s'inscrire à l'école des sciences infirmières Galt, mais ce n'est qu'après la guerre qu'une Canadienne d'origine japonaise y a été admise. Après la guerre, la vie est devenue un peu plus facile et les célébrations bouddhistes telles que le festival Bon Odori pour les ancêtres constituaient des moments de réjouissance communautaire.

  • [Sumiko]: J'ai la chance d'accompagner maman ce soir à la répétition de danse Bon Odori. Nous allons confectionner un nouveau yukata que je pourrai porter cette année.

  • [Jiro]: J'adore les danses présentées après les offices religieux au cimetière. Cette partie de la journée est tellement particulière. Le révérend au temple affirme que le festival est un rassemblement joyeux en l'honneur de nos ancêtres. Il dit que le festival nous aide à garder le courage et à nous rappeler que les temps difficiles ne durent pas. Comme maintenant. Tu comprends? Nous sommes déjà à la maison.

  • [ronron]

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