Métiers

Comme un grand nombre de premiers pionniers qui sont arrivés au sud de l’Alberta au début des années 1900, les Japonais ont trouvé du travail comme ouvriers agricoles ou dans la construction des voies ferrées. Ils ont également travaillé dans les mines et comme cuisiniers et travailleurs domestiques. Quelques-uns ont démarré des entreprises dès leur arrivée; certains ouvriers ont économisé leur salaire pour pouvoir acheter des fermes ou démarrer leur propre entreprise.


Le personnel de l'hôtel Dallas à Lethbridge en Alberta vers 1910-1912. Yoichi (Harry) Hironaka à l'extrême droite et M. Shimbashi Zenkichi (James) à l'extrême gauche. Les autres sont Linda Carr, Adeline Johnson, Nellie Finnie et James Gibbons.Musée …

Le personnel de l'hôtel Dallas à Lethbridge en Alberta vers 1910-1912. Yoichi (Harry) Hironaka à l'extrême droite et M. Shimbashi Zenkichi (James) à l'extrême gauche. Les autres sont Linda Carr, Adeline Johnson, Nellie Finnie et James Gibbons.

Musée et Archives Galt, 19790275047.

Rentrer chez-soi glorieux

La promesse hana wo sakasete kaitekoi (rentrer chez-soi glorieux) motivait énormément les Canadiens d'origine japonaise à réussir. Les immigrants japonais ont rapidement gagné la réputation d'être des travailleurs acharnés. « Être glorieux » pouvait signifier l’accumulation de richesses ou la réussite par les études ou toute autre réalisation digne.

Les premiers Japonais qui sont arrivés au Canada étaient principalement de jeunes hommes énergiques, aventureux ayant l'ambition de réussir. Au départ, ils se sont installés le long de la côte de la Colombie-Britannique. Certains s’estimaient mal traités et ils ont déménagé en Alberta. L'Alberta n'offrait pas de meilleures possibilités de s'enrichir rapidement. Ils ont accepté tout le travail qu'ils pouvaient trouver pour réussir et remplir leur promesse.


Les membres de la Farmer’s Company en 1916. Au premier rang de gauche à droite : Isa Koyato, Saki Kosaka, Moto Sugimoto, Mme Tobo. Au deuxième rang de gauche à droite : H. Kojun Iwaasa (qui a participé à la formation de l'entreprise), Shoichi Tobo, …

Les membres de la Farmer’s Company en 1916. Au premier rang de gauche à droite : Isa Koyato, Saki Kosaka, Moto Sugimoto, Mme Tobo. Au deuxième rang de gauche à droite : H. Kojun Iwaasa (qui a participé à la formation de l'entreprise), Shoichi Tobo, Kisaburo Sugimoto, Tanesaburo Kosaka, Takejiro Koyata.

Musée et Archives Galt, 19800016003.

Producteurs de betteraves sucrières

Les Japonais sont d'abord arrivés dans le sud de l'Alberta comme ouvriers agricoles des champs de betteraves sucrières ou comme ouvriers des usines de betteraves.

En 1903, environ 20 Japonais sont venus travailler à l'usine de betteraves sucrières de Raymond. Quatre-cents autres Japonais sont arrivés dans la région de Raymond en 1908 pour travailler dans les exploitations agricoles de betteraves.

Ils y ont acquis une expérience précieuse en méthodes agricoles, ce qui les a préparés à bien gérer leurs propres exploitations agricoles plus tard.

Couteau à betteraves, ca 1935-1945.Musée et Archives Galt, 20020087000.

Couteau à betteraves, ca 1935-1945.

Musée et Archives Galt, 20020087000.

Couteau à betteraves

Les couteaux à betteraves sont spécialement conçus pour deux fonctions. Le pic servait à soulever la betterave du sol et la lame servait à trancher les feuilles.

De plus amples informations sont disponibles sur le site Musée et Archives Galt.


Équipe de construction du pont en contre-haut de Lethbridge, 1908-1909.Musée et Archives Galts, 20021037002.

Équipe de construction du pont en contre-haut de Lethbridge, 1908-1909.

Musée et Archives Galts, 20021037002.

Travailleurs du chemin de fer

La construction du chemin de fer a été une autre source d'emploi. La société Canadian Nippon Supply Company, qui fournissait des équipes de travailleurs japonais pour les chemins de fer, employait jusqu'à 600 hommes pour aider à construire et à réparer les chemins de fer du sud de l'Alberta.

Les dossiers indiquent qu'Anno Makishi était l'un des premiers Japonais d'Okinawa à venir au Canada en 1900. Il a travaillé à la construction du pont en contre-haut de Lethbridge, qui a été terminé en 1909.

Les Japonais étaient des travailleurs si acharnés que les autres ouvriers se sentaient menacés. En 1909, les Japonais ont enfin reçu la permission d'appartenir à la section 18 du syndicat américain des mineurs, la United Mine Workers of America.


Des hommes enlèvent les impuretés de la bande de triage à Lethbridge vers 1940.Musée et Archives Galt, 19760210105.

Des hommes enlèvent les impuretés de la bande de triage à Lethbridge vers 1940.

Musée et Archives Galt, 19760210105.

Houilleurs

Les mines de charbon ont attiré un grand nombre de travailleurs venant du Japon et de l’île d'Okinawa.

Jiro Irei fut l'un des premiers Japonais à travailler pour les mines de charbon de Galt à Hardieville, au nord de Lethbridge. Tout d'abord, il ne s’agissait que d’hommes célibataires qui venaient gagner de l'argent rapidement. Dans les années 1920, des familles entières sont toutefois venues s'installer dans les villes minières, y compris Coalhurst, Diamond City, Staffordville et Lethbridge.

Les Japonais travaillaient rarement dans les mines. La majorité d'entre eux travaillaient dans les chaufferies ou nettoyaient les aires autour des bâtiments et des structures. De nombreux mineurs japonais travaillaient dans les mines l'hiver et dans les exploitations agricoles l'été.


De gauche à droite : le prince Édouard, Mme Teru Shimbashi avec Edward enfant, M. Zenkichi (James) Shimbashi, Ranch EP (Edward Prince), à l'ouest de High River en Alberta en 1925.Musée et Archives Galt, 19790255002.

De gauche à droite : le prince Édouard, Mme Teru Shimbashi avec Edward enfant, M. Zenkichi (James) Shimbashi, Ranch EP (Edward Prince), à l'ouest de High River en Alberta en 1925.

Musée et Archives Galt, 19790255002.

Cuisiniers et domestiques

Il n'était pas inhabituel pour les Canadiens d'origine japonaise de travailler dans l'industrie des services. Les Issei étaient employés comme cuisiniers dans les restaurants ou pour faire le nettoyage dans les hôtels.

Harry Yoichi Hironaka était chef cuisinier à l'hôtel Dallas durant un certain nombre d'années.

C'était aussi un métier respectable pour les Canadiens d'origine japonaise de travailler comme domestiques. James Zenkichi Shimbashi, qui a également travaillé comme cuisinier à l'hôtel Dallas, était cuisinier au ranch appartenant au prince de Galles.

De nombreux autres Canadiens d'origine japonaise travaillaient comme aides domestiques dans toute la région.


Magasin à Fort MacLeod en Alberta, vers 1916. De gauche à droite : Kanejiro Fujita (Makoo-no-Oji-san ou « Monsieur de MacLeod »), Shizu Fujita (Makoo-no-Oba-san ou « Madame de MacLeod »), Mme Kiku Kamo, M. Denzo Kamo et tout à fait à droite, M. Ohno…

Magasin à Fort MacLeod en Alberta, vers 1916. De gauche à droite : Kanejiro Fujita (Makoo-no-Oji-san ou « Monsieur de MacLeod »), Shizu Fujita (Makoo-no-Oba-san ou « Madame de MacLeod »), Mme Kiku Kamo, M. Denzo Kamo et tout à fait à droite, M. Ohno, un membre de la famille des Kamon.

Avec la permission de Toshiko Tanaka.

Entreprises

Peu d'Issei avaient les moyens financiers de démarrer leur propre entreprise.

Il y avait quelques exceptions, dont les Sawadas, qui dirigeaient une salle de billard et un hôtel; les Oshiros, qui dirigeaient le Café Togo; Harry Hironaka et James Shimbashi, qui dirigeaient un café, tous de Raymond.

En 1916, les Fujita sont arrivés à Fort Macleod de Cranbrook en Colombie-Britannique. Ils ont acheté un bâtiment en bois de M. et Mme Kamo, qui abritait un petit restaurant, une confiserie et des chambres à louer à l'étage. Ils ont nommé leur restaurant « Sunrise Cafe » et ils l'ont tenu jusqu'en 1946. Les Fujitas étaient bien connus à Fort Macleod pour remercier leurs clients en les invitant à leur fête annuelle du Nouvel An.

Abaque utilisé comme calculatrice en 1940.Musée et Archives Galt, P19800006000.

Abaque utilisé comme calculatrice en 1940.

Musée et Archives Galt, P19800006000.

Abaque

De plus amples informations sont disponibles sur le site Musée et Archives Galt.

Les IsseiGraham Ruttan